top of page

Suspension du PEQ : quels défis pour les employeurs québécois?

ree

Depuis le 5 juin 2025, le Québec a suspendu le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) dans ses volets Travailleurs étrangers temporaires et Diplômés du Québec, et ce, jusqu’au 30 novembre 2025. Cette décision oblige les employeurs québécois à revoir leurs stratégies de recrutement et de rétention de main-d’œuvre étrangère.


Le PEQ : un outil de rétention désormais indisponible

Jusqu’à sa suspension, le PEQ représentait pour plusieurs entreprises un moyen efficace de fidéliser leurs travailleurs étrangers temporaires. Grâce à une transition plus rapide vers la résidence permanente, les employés pouvaient s’ancrer durablement au Québec. Son gel prive désormais les employeurs de cette sécurité.

Pour compenser, le gouvernement a lancé en juillet 2025 le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ). Mais son fonctionnement pose des défis importants aux entreprises. Selon Radio-Canada, sur 68 603 déclarations d’intérêt déposées dans Arrima, à peine 1 000 invitations ont été émises, soit environ 1,5 % des candidats. De plus, aucune invitation n’a été faite depuis le 28 août 2025.


Conséquences concrètes pour les entreprises

  1. Difficultés de rétention : sans accès rapide à la résidence permanente, plusieurs travailleurs songent à quitter le Québec pour d’autres provinces où les voies d’immigration sont plus fluides.

  2. Hausse des coûts de recrutement et de maintien en poste : cette hausse découle d’un effet combiné:

    • La suspension du PEQ empêche de stabiliser rapidement les travailleurs par la résidence permanente.

    • Le gouvernement a réduit à 10 % la proportion de travailleurs étrangers temporaires (TET) autorisée dans plusieurs secteurs, en fonction du taux de chômage régional, ce qui restreint la marge de manœuvre des employeurs.

    • Plusieurs entreprises doivent renouveler les permis de travail des TET déjà en poste, souvent à des conditions de haut salaire imposées soit par le taux de chômage local, soit par la limite fédérale sur la part de TET par entreprise.


      → Résultat : des démarches administratives plus lourdes, des délais prolongés et une augmentation du coût global de recrutement et de maintien du personnel.


  3. Incidence sur la productivité : dans les secteurs en pénurie — construction, santé, technologies, transformation alimentaire — l’incertitude migratoire rend difficile la stabilisation des équipes.

  4. Planification incertaine : l’absence d’invitations dans Arrima depuis fin août crée un flou pour les employeurs qui avaient intégré la régularisation de leurs employés temporaires dans leur stratégie RH.


En conclusion

Le gel du PEQ jusqu’au 30 novembre 2025 et les débuts sélectifs du PSTQ fragilisent la capacité des entreprises québécoises à retenir leurs talents étrangers. Alors que la pénurie de main-d’œuvre persiste dans plusieurs secteurs clés, cette situation complique la planification et accroît les coûts.

Les employeurs restent donc dans l’expectative, espérant la levée du gel du PEQ en novembre 2025 pour pouvoir enfin stabiliser leurs équipes, mieux planifier leurs ressources humaines et leurs investissements, et sécuriser leurs projets de croissance. En attendant, l’incertitude pèse autant sur les entreprises que sur les travailleurs étrangers.






Équipe SOS Hub Canada.

 
 
 

Commentaires


bottom of page