top of page

Québec : Réactions au nouveau plan d’immigration 2026‑2029.

ree

Le 6 novembre 2025, Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), a présenté le nouveau plan d’immigration 2026‑2029, qui introduit des changements significatifs dans les programmes d’immigration et la sélection des travailleurs étrangers temporaires. Ces annonces ont déclenché de vives réactions parmi les travailleurs, les employeurs et les acteurs politiques.


Le ministre a détaillé plusieurs mesures clés :

  • Une réduction de l’immigration temporaire d’environ 13 %, tout en maintenant 45 000 immigrants permanents par an.

  • Des critères de sélection plus stricts pour les travailleurs étrangers temporaires et les immigrants permanents.

  • Des vérifications renforcées pour s’assurer que les employeurs respectent les normes.

  • Des initiatives pour favoriser une intégration réussie des nouveaux arrivants sur le marché du travail.

Selon M. Roberge, ces changements visent à « mieux aligner l’immigration sur l’économie, tout en protégeant les travailleurs et en favorisant leur intégration ».


Travailleurs étrangers temporaires : inquiétudes et mobilisation

Les travailleurs étrangers temporaires (TET) expriment inquiétude et frustration face aux nouvelles règles, craignant une réduction de leurs possibilités de travail et d’accès à la résidence permanente.

Pour manifester leur opposition, plusieurs TET et groupes communautaires ont organisé une mobilisation pour le 17 novembre, destinée à alerter le gouvernement sur les risques de pénurie de main-d’œuvre et sur leurs conditions de travail précaires dans certains secteurs. Cette action concrète illustre l’inquiétude des travailleurs et leur volonté de se faire entendre dans le débat public.


Employeurs : préoccupations et position de la CSN

Les employeurs québécois réagissent entre compréhension des intentions gouvernementales et inquiétude sur l’impact pratique des mesures :

  • « C’est une déception… On est équipé pour recevoir du monde, pour les mettre à l’ouvrage et pour créer de la croissance économique. Mais maintenant ce qu’on nous offre, c’est tout sauf ça. » — Frédérik Boisvert, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec.

  • « De nombreux restaurants en région pourraient mettre la clé sous la porte s’ils perdent pour de bon leurs travailleurs étrangers temporaires… Sans cela, la survie de plusieurs établissements et le maintien d’emplois locaux sont en péril. » — Martin Vézina, vice-président de l’Association Restauration Québec.

Du côté syndical, la CSN s’inquiète des conséquences de ces mesures :

« Nous sommes d’accord avec la diminution de l’immigration temporaire, mais réduire ce nombre n’a de sens que si l’on hausse le seuil et facilite l’accès à l’immigration permanente, pour permettre aux travailleurs qui sont déjà ici de rester. » — Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Ces déclarations mettent en évidence les tensions entre le contrôle gouvernemental et les besoins réels du marché du travail, notamment dans les régions en pénurie de main-d’œuvre.


Réactions des députés et acteurs politiques

Les réactions politiques n’ont pas tardé à émerger après le discours du ministre Roberge. Plusieurs élus et acteurs du milieu juridique se sont positionnés publiquement.

Parmi eux, Me Jorge Alejandro Torres Gomez, avocat en immigration et membre du conseil d’administration de l’AQAADI, a annoncé qu’il se joindrait à la mobilisation prévue devant le MIFI le 17 novembre. Dans une publication largement partagée, il affirme être « solidaire de l’action » et invite la population à se rassembler pour défendre les droits acquises et dénoncer les impacts des nouvelles mesures sur les personnes immigrantes.

Du côté des partis politiques, le ton est tout aussi critique. Le député André A. Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, a dénoncé « des délais de regroupement familial tout simplement inhumains ». Selon lui, avec 39 mois d’attente en moyenne au Québec, contre 15 mois ailleurs au Canada, le gouvernement a « fait fausse route ».

Il rappelle également que 42 000 dossiers restent en attente, tandis que le plan gouvernemental prévoit seulement 10 000 admissions annuelles, une situation qui, selon ses mots, « évite la catastrophe, mais nous laisse loin d’être sortis de l’auberge ». Pour lui, le Québec doit remettre les familles au cœur de ses priorités : « Il est temps de donner aux familles ce qu’elles méritent : la réunification. »


Un tournant dans la politique d’immigration

Entre mobilisations des travailleurs, inquiétudes des employeurs et débats politiques, le plan présenté par le ministre Roberge marque un tournant majeur pour le Québec. La manière dont le gouvernement, les syndicats, les employeurs et les citoyens interagiront dans les prochaines semaines sera cruciale pour déterminer les impacts réels sur les travailleurs et sur l’économie québécoise.




Équipe SOS Hub Canada.

 
 
 

Commentaires


bottom of page